Rendez-vous réussi devant La Médecine ce 8 juin 2019 à midi : randonneurs et véhicules sont à l'heure pour la commémoration 2019 du maquis Vallier !
A l'époque des "Touhittaire", des "Fèssebouc" et des "fake news"...
...le thème de la commémoration de cette année est une plongée dans le monde de la communication, tel que l'a connu le maquis Vallier.
Et à ce moment-là, la communication, c'est essentiellement... la "Téhessèffe", comme l'écrit le Lt Vallier dans son journal :
« J’ai un petit poste de T.S.F. américain, qui est une vraie merveille de fini et de précision (...),
mais qui ne marchait pas, parce que je n’avais pas de piles de rechange.
Aussi (...) l’avais-je laissé à Mons (...).
Maintenant, j’ai reçu des piles et du coup, ce matin, j’ai envoyé Vincent, le marcheur infatigable, à Mons pour le chercher.
Comme il y a d’ici, entre 55 et 60 km de trotte, je l’ai mené en voiture aussi loin que j’ai pu aller sans passer par les routes fréquentées,
càd que je lui ai fait gagner 10 à 12 km. »
(Extrait du Cahier rouge du maquis, journal du Lt Vallier)
Notez au passage que La Médecine - Mons - La Médecine... même en économisant « 10 à 12 km »,
c'est quand même un exploit qui mérite bien, 75 ans après, une petite randonnée matinale en guise d'hommage.
« pom-pom-pom-POMMM... Ici Londres... Les Français parlent aux Français... »
Lorsque le Lt Vallier écrit dans son journal que son quartier général de La Médecine a été attaqué par...
« ...400 hommes de la Waffen SS et de miliciens habillés en Allemands, toute la racaille et la lie de la soldatesque... »
...le célèbre Pierre Dac fait écho sur "Radio Londres", en pastichant "Les gars de la marine" :
« Voilà les gars de la vermine
,
Chevaliers de la bassesse,
Voilà les Waffen SS
.
Voyez comme ils ont fière mine,
C'est dans le genre crapuleux
Ce qui s'fait d'mieux
... »
Lorsque le Lt Vallier se réjouit dans son journal du débarquement du 6 juin :
« ...Quelle émotion profonde, et quel vrai soulagement ! Enfin... depuis qu’on attendait... (...)
Sans savoir ce qu’on aurait à faire, je commence à faire préparer les sacs. (...)
Repli immédiat à Canjuers où j’aurai à recevoir parachutages et hommes. »
...Pierre Dac fait écho sur "Radio Londres", en se moquant de Maurice Chevalier qui avait réalisé le grand succès de l'année 1939,
"Et tout ça, ça fait d'excellents Français" :
« ...Parmi ceux-ci est une élite rude,
Vivant symbole des vertus du pays,
Qui, préférant TOUT à la servitude,
Armes à la main, a pris l'maquis.
Et tout ça, ça fait
D'excellents Français,
Des hommes au grand cœur
Sans reproch' et sans peur
Qui combattent pour que notre France
Soit toujours à l'avant-garde de l'honneur.
N'ayant simplement,
Pour tout ralliement
Qu'un seul mot, rien qu'un seul, "RESISTANCE !"
Étroitement unis comme des amis,
Oui ceux là, ce sont de vrais
De bons et d'excellents Français ! »
L'évocation du passé se poursuit, avec les souvenirs du jeune adolescent René Amiel, et quelques mots tirés des mémoires du maquisard "Bébert",
auxquels "Radio Londres" fait écho en fustigeant les "collabos" :
« ...Si j'l'avais pas vu,
Je n'l'aurais pas cru
Que les gens d'Vichy avaient fait tant d'bassesses.
Si j'l'avais pas vu,
Je n'l'aurais pas cru,
Maintenant que j'l'ai vu,
J'attends qu'ils soient pendus. »
...et en tournant en dérision les actions des nazis, dont la déroute est annoncée bien avant qu'elle ne soit acquise
(NB : ces extraits sonores ne sont qu'une partie des documents de "Radio Londres" écoutés au cours de la commémoration).
Séquence émotion lorsque Mme Morlot, qui a été élevée par la famille Sivirine (le vrai nom du Lt Vallier),
après avoir évoqué le décès récent de Jean-Michel Sivirine, fils du Lt Vallier, insiste sur la générosité du Lieutenant dans sa vie civile,
et sur le courage de son épouse Mireille Sivirine durant cette période.
Deuxième séquence émotion lorsque René Amiel, l'adolescent qui faisait passer des messages au Lt Vallier sur la route de La Médecine en 1944,
évoque les massacres commis par les nazis dans les environs.
La partie la plus formelle de la commémoration s'achève sur la fameuse phrase de Martin Niemöller, ancien commandant d'un sous-marin allemand,
et soutien des nazis lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir :
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes…
...je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates...
...je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes...
...je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher...
...il ne restait plus personne pour protester. »
Martin Niemöller a été déporté par les nazis dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Il a été libéré par les Américains en 1945.
Nous avons tous UNE VOIX pour protester. Car il ne faut pas l’oublier : les nazis ONT ETE ELUS.
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