Après une brève explication sur la géographie des lieux depuis les hauteurs du "périphérique",
l'Histoire reprend ses droits devant la ferme de La Médecine : la montée du nazisme,
la guerre, l'occupation, la résistance... et la 'longue marche' des hommes du maquis Vallier
dans la nuit du 6 au 7 juin 1944 :
«...à 10h départ.
Marche de toute la nuit (30 kilomètres de marche de nuit,
avec des sacs chargés et avec une dénivelée de 800m à monter, c’est dur),
et à 5 heures et demi du matin, nous arrivons au Plan de Canjuers. (...)
Tous absolument morts de fatigue et de sommeil à part 2 ou 3...»
(Extrait du Cahier rouge du maquis, journal du Lt Vallier)
En ce jour anniversaire du massacre d'Oradour-sur-Glane, et proche de la date anniversaire du 12 juin,
date de l'assassinat dramatique des gendarmes Millet et Duchâtel, deux sympathisants du maquis Vallier,
les participants rappellent ce qu'était la vie de cette époque (quelques extraits ci-dessous) :
«...L’autre événement de ces jours-ci m’a été une très grande peine.
Lundi, mon vieux copain Millet, Ernest Millet (...)
est tombé sous les balles des miliciens. Avec lui est tombé Duchâtel,
un des 3 gendarmes d’Aups qui sont venus pour se battre avec nous et qui depuis longtemps nous aidait,
grâce à son métier de gendarme.»
(Extrait du Cahier rouge du maquis, journal du Lt Vallier)
«...Après la guerre, quand je raconterai ma vie de Robin des Bois, vie de troglodyte et de forestier,
j’ai l’impression que j’ahurirai les gens qui par peur des courants d’air,
ferment leurs fenêtres ou par peur des voleurs, barricadent leurs portes tous les soirs.
C’est quelque chose qu’il me serait difficile de faire ici, au Verdon actuellement,
car bien qu’habitant une “maison”, je n’y ai ni porte ni fenêtre.»
(Extrait du Cahier rouge du maquis, journal du Lt Vallier)
Un bref extrait des propos tenus devant La Médecine :
"Ils ont vécu dans l’inconfort le plus absolu, ils ont couru les dangers les plus terribles,
pour faire triompher leur idéal dont nous bénéficions tous les jours.
(...) Car je vous rappelle que c’est aux Résistants, c’est au C.N.R. (Conseil National de la Résistance)
que nous devons quelques-unes des mesures qui font partie de notre quotidien depuis la Libération :
n'oublions pas que la Sécurité Sociale, la retraite pour les personnes âgées (...) nous ont été apportées
par le programme du C.N.R.
Je ne résiste pas au plaisir de citer à nouveau ce que disait le Général de Gaulle,
en novembre 1943, devant l’assemblée consultative provisoire d’Alger :
« Il ne faut plus que l’on puisse trouver un homme, une femme
qui ne soit assuré de vivre et de travailler dans des conditions honorables de salaire,
d’alimentation, d’habitation, de loisir, d’hygiène
et d’avoir accès au savoir et à la culture. »
C’est bien du Général de Gaulle, c’est bien de cet esprit de solidarité de la Résistance,
que nous devons ces mesures comme "la Sécu" qui marquent encore profondément notre quotidien,
et que le monde entier nous envie.
(...) Pour rendre hommage à ces Hommes qui ont courageusement oeuvré pour rétablir notre droit de vote,
n’oublions pas d’en user judicieusement chaque fois que nous avons la chance de nous exprimer...
car, ne l’oublions jamais : les NAZIS ONT ÉTÉ ÉLUS."
(...applaudissements des participants présents devant La Médecine...
suivis par une demande très polie d'un participant anonyme : "Puis-je ajouter quelque chose ?"
Evidemment... Comment imaginer rendre hommage à la démocratie
en refusant à qui que ce soit de s'exprimer ???)
"UN PEUPLE QUI OUBLIE SON PASSÉ SE CONDAMNE À LE REVIVRE"
...Il fallait le dire. Nouveaux applaudissements.
Après ces propos graves, l'aspect festif de la commémoration prend le dessus avec l'apéritif et le pique-nique.
Et le groupe se reforme pour aller vers la ferme de Bourjac au milieu du plan de Canjuers :
Devant la ferme "Bourjac", Claude Bourjac narre avec la faconde de Pagnol
les déboires de ses ancêtres aux prises avec les loups,
à l'époque où la ferme était celle de sa famille :
(Une partie du groupe des participants à la commémoration 2017,
devant la bergerie de La Colle, où se sont déroulés de dramatiques événements en juin 1944)
Et voici une image de 'la longue marche'... descente vers La Médecine à partir de la bergerie de La Colle :
Merci à tous d'avoir participé à cette belle journée !
Une seule remarque : les participantes à la 'longue marche' étaient plus nombreuses que les participants.
Messieurs, nous vous attendons l'année prochaine...
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