(d'après "Monographie des Salles-sur-Verdon",
racontée par
M. Simian François, ex-instituteur à
l'Ecole Communale des Salles-sur-Verdon)
« L'idée du barrage n'est pas récente. Un syndicat de défense fut créé en 1930, il avait à
sa tête M. Remusat ; à l'époque la "Société
Schneider" projetait déjà de construire le barrage.
Celui-ci était pour les Sallois comme une épée de
Damoclès sur leur tête. On y croyait sans y croire et l'on n'osait rien entreprendre.
Malgré tout, la vie continuait.
Au début, les Sallois ont manifesté violemment leur opposition en fermant leurs portes
au nez des enquêteurs. Lors d'une réunion présidée par le Préfet, un magnétophone a
été mis en place pour enregistrer les promesses. Malgré cela, EDF envoie aux Salles
un ingénieur, M. Béranger, pour préparer l'implantation du mur. Comme ce dernier
est propriétaire dans la commune, il peut donner des conseils, mais on ne
l'écoutera pas. On met en place un syndicat de défense. On lutte, mais on sait très
bien que le barrage se fera. Il n'est plus question d'être pour ou contre :
l'important est de se grouper pour lutter efficacement contre EDF.
Le 6 janvier 1967, l'enquête parcellaire est annoncée. A partir de mars 1969,
on creuse un canal de dérivation avec batardeau. Pendant l'enquête parcellaire,
il y a désaccord sur les truffières, celles-ci sont implantées sur des terrains
pauvres (landes). De plus, la truffe est une récolte qui n'est pas déclarée.
Afin d'estimer ces terrains et la récolte, les enquêteurs suivent les propriétaires
pendant celle-ci.
Au départ, l'eau devait monter jusqu'à la côte 500. L'île de Costebelle aurait été
submergée ainsi que les villages de Bauduen et de Sainte-Croix. Il était question
de reconstruire le village sur la commune d'Aiguines. En abaissant la côte à 482,
on a pu l'implanter sur le plateau de Bocouenne, et on a sauvé les villages de
Bauduen et Sainte-Croix mais les Sallois restent seuls pour lutter.
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