"Les faits sont têtus", disent parfois les scientifiques.
"...Et la vérité finit toujours par triompher", pourraient ajouter les historiens.

Illustration en ce 29 juillet 2007 aux Salles-sur-Verdon.

En effet, il en a fallu du temps pour qu'une plaque commémorative rende hommage à Jean Gombert. Jean Gombert ? Autant le dire tout de suite : sans lui, le nouveau village des Salles-sur-Verdon n'existerait pas. En effet, ni l'EDF, ni la Société du Canal de Provence (les deux entreprises au bénéfice desquelles les Sallois ont fait le sacrifice de leur cadre de vie) n'avaient la moindre intention de reconstruire un village en lieu et place de celui qui allait être détruit par la construction du barrage et la mise en eau du lac de Sainte-Croix.

Incroyable ?
...mais vrai. Les écrits de l'époque l'attestent, des témoins s'en souviennent encore. Reconstruire un nouveau village ne faisait pas partie des projets de l'EDF et de la SCP. C'est le maire de l'ancien village, Jean Gombert, qui, à force de ténacité, a su amener l'EDF à signer avec la municipalité une convention prévoyant la construction d'un nouveau village. Cela valait bien un hommage, que les Sallois lui ont rendu le 29 juillet 2007.

29 juillet 2007, 11h30 :
malgré des conditions météorologiques épouvantables,
la municipalité, ne reculant devant aucun sacrifice,
envoie l'un de ses plus valeureux représentants
mettre un dernier coup de plumeau sur la pierre monumentale
qui porte la plaque commémorative encore voilée.

« La municipalité a souhaité rendre un hommage public à Jean Gombert pour l'oeuvre qu'il a accomplie au service de la commune de 1959 à 1971.

Jean Gombert est élu maire pour la première fois le 15 mars 1959. Très vite, il concrétise le projet de distribution d'eau potable en lançant la réalisation de très importants travaux d'adduction dans le village.

Il entreprend simultanément la construction d'un réseau d'assainissement. Il améliore l'éclairage public, agrandit le cimetière, assure l'entretien des chemins et bâtiments communaux. C'est ainsi qu'il conduit sa politique pour le bien-être des Sallois en améliorant leur quotidien.

Mais, comme chacun sait, des événements viennent modifier le cours de ses mandats.

C'est d'abord à l'implantation du camp militaire de Canjuers qu'il s'oppose dans un mouvement de solidarité avec les communes expropriées. Une motion dans ce sens est votée par le Conseil Municipal le 18 août 1962.

Quelques mois plus tard, il est amené à prendre position contre la construction du barrage, par un avis défavorable longuement motivé, donné dans le cadre de l'enquête publique en janvier 1963. C'est un véritable bras de fer qui s'installe alors entre la municipalité d'un côté, et l'Etat et l'EDF de l'autre.

Pendant de longs mois de conflits et de négociations, Jean Gombert aura à coeur de préserver les intérêts de la commune et de ses habitants. »

« C'est avec beaucoup d'émotion que nous sommes là aujourd'hui et c'est aussi un sentiment de gratitude que nous éprouvons. Grâce à l'intéret que vous portez au village, Monsieur le Maire, vous avez pu constater tout le travail accompli par mon mari, tous les combats qu'il a dû livrer pour que le village des Salles renaisse.

Merci Monsieur le Maire, Mesdames et messieurs les conseillers, pour cet hommage. Mes enfants, ma famille et moi-même vous en sont reconnaissants.

Jean était un homme très attaché à la terre et à sa région. Il en parlait toujours avec passion et ce n'est pas sans déchirement qu'il lui a fallu quitter la vallée, mais il n'acceptait pas que son village soit rayé de la carte. (...) Après des années de lutte et d'effort, le 26 juillet 1970 Jean Gombert posait la première pierre de l'église. C'était une grande victoire pour lui.

Mr le Maire, Mesdames Messieurs, merci d'être venus assister à la cérémonie, merci de l'intérêt que vous portez au village et à son histoire. »