Les 4 et 5 novembre 1994, des trombes d'eau s'abattent sur les massifs montagneux qui entourent
les cols d'Allos et de Cayolle, où le Verdon et le Var prennent leur source.
Dans la vallée du Var, après avoir emporté une partie de la voie ferrée Nice-Digne,
des portions de la RN 202 et de l'autoroute A8,
les eaux en furie inondent l'aéroport de Nice et détruisent quelques centaines de véhicules qui y sont stationnés.
Dans la vallée du Verdon, malgré la présence des barrages de Castillon et de Chaudanne,
incapables de retenir une telle masse d'eau, les flots s'engouffrent dans le Grand Canyon.
C'est au pied de la falaise des Cavaliers, sur le sentier de l'Imbut,
non loin de la passerelle de l'Estellier,
que cette page se propose de mesurer le volume de la crue centennale de novembre 1994.
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Ci-contre : 5 novembre 1994, 16 h. L'ancienne passerelle de l'Estellier vient d'être emportée par la crue ; elle se trouvait sur le socle de béton. On la retrouvera plus tard en aval, encastrée dans des rochers (ci-dessous). |
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17 ans plus tard, en 2011...
Le même endroit, avec la nouvelle passerelle de l'Estellier.
La flèche rouge (images ci-dessus et ci-dessous) permet d'évaluer la hauteur de l'eau.
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Du côté amont de l'ancienne passerelle...
Les remous dans le Verdon sont provoqués par la présence des énormes rochers (flèche simple et flèche triple)
qui reposent dans le lit du Verdon. La flèche double indique le sentier de la Maline, sur la rive droite du Verdon. |
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Le 5 novembre 1994, le regretté Roland Csak a les pieds dans l'eau sur le sentier de l'Imbut, à l'endroit où se trouve le panneau "Cavalier 30mn" (flèche rouge). |
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Dix sept années plus tard, au même endroit (flèche rouge), la nouvelle passerelle de l'Estellier domine de plusieurs dizaines de mètres le cours du Verdon. La hauteur de l'eau à cet endroit, pourtant très large par rapport aux défilés du Grand Canyon, permet d'imaginer la hauteur atteinte par la crue dans ces défilés. |
Aux images ci-dessus, il faut ajouter, pour donner une idée de l'ambiance qui régnait le 5 novembre 1994,
le bruit assourdissant que faisaient les flots en furie... et les fortes vibrations du sol,
sans doute dues au volume des matières solides (galets, troncs d'arbres, ...)
transportées à vive allure par le Verdon.
Le débit minimal du Verdon à l'Estellier est 1,5 m3/sec.
Sur les images de 2011 (ci-dessus), son débit est 25 m3/sec environ.
On considère que le Verdon est en crue lorsque son débit dépasse 40 m3/sec.
Quelle quantité d'eau passait dans les Gorges du Verdon lors de la crue du 5 novembre 1994 ?
Un volume de 680 m3/sec est le plus plausible.
D'autres valeurs plus élevées ont été annoncées
(1.000 m3/sec, source : mairie de La Palud sur Verdon).
Les spécialistes qualifient cette crue de "morphogène", car elle remodèle le lit de la rivière.
Est-ce un événement rare ?
Les archives nous apprennent qu'en 1684, l'ancien village des Salles, pourtant éloigné du lit du Verdon
et bâti sur un promontoire, a été inondé par le Verdon.
Plus près de nous, dans les années 1920, le Verdon a inondé les terres situées en dessous du "vallat".
Et que dire de Moustiers, partiellement emporté par les eaux en 1684, 1692 et 1702 ?
Après la crue de novembre 1994, les rives du lac de Sainte-Croix étaient couvertes de troncs d'arbres...
dont certains de belle taille.
Le panneau en bois qui se trouvait sur l'ancienne passerelle de l'Estellier
a ainsi été retrouvé au bord du lac, mais non aux abords immédiats du Galetas, à la sortie du Grand Canyon :
il a été emporté par le violent courant qui sortait des Gorges jusqu'aux abords de la ferme des Bastides,
derrière l'île de Costebelle.
